Une âme méditerranéenne
Lorsque Bernard Magniant fonde Casa Lopez, la marque bouleverse le marché des tapis, partagé entre les tapis orientaux, les rééditions des années 30 et les créations d’artistes contemporains.En créant les premiers « tapis d’Occident », aux influences ibériques et aux accents anticonformistes, Casa Lopez s’impose comme une valeur sûre dans le paysage de la décoration française. Arabesques, motifs floraux et jeux de couleurs deviennent ainsi incontournables dans les plus beaux salons. Les années 1990 sont placées sous le signe de Casa Lopez et chacun aspire à s’approprier un peu du rêve méditerranéen insufflé par la marque.
On retrouve Casa Lopez en 2014. La marque, nouvellement reprise par Pierre Sauvage, se réveille telle une belle endormie. Après une carrière dans les relations publiques, Pierre Sauvage le « touche-à-tout », choisit de se consacrer à sa passion pour l’artisanat et les beaux objets. Casa Lopez devient le catalyseur d’une élégance nonchalante et d’un épicurisme pointu.
« Après 20 ans dans les relations presse et publiques chez Christian Dior, Jean Charles de Castelbajac, et comme Directeur Associé d’une agence de presse des secteurs du luxe, j’ai eu l’opportunité de reprendre Casa Lopez, marque qui m’a toujours fasciné, et dont je connaissais bien l’histoire pour m’être occupé de sa communication. »
En quelques années, Pierre Sauvage fait de Casa Lopez la référence d’un style de vie coloré, incarné et résolument tourné vers le partage et les matières simples, mais sublimées par l’artisanat.
Au printemps 2018, Pierre Sauvage publie d’ailleurs l’ouvrage « Casa Lopez, un art de vivre » chez Flammarion, pour partager son univers et ouvrir les portes aux lecteurs de son cottage dans le Vexin français, en passant par son appartement parisien, jusqu’aux portes du Luberon où il possède une maison.
À la conquête des arts de la table
Sous l’impulsion de Pierre Sauvage, Casa Lopez se diversifie et propose un univers où plus que jamais, l’artisanat est à l’honneur. Les accessoires pour la maison, l’ameublement, et surtout, les arts de la table y trouvent un écrin. Le créateur, grand amoureux de l’art de la table, s’amuse et jongle entre traditions et lignes contemporaines, matières précieuses et simplicité des formes.
« Nous travaillons la terre mêlée, fabriquée en Provence. C’est une “matière pauvre”, mais traitée avec beaucoup de sophistication. L’idée est toujours celle du mélange, de l’ancien et du neuf, du précieux et de l’ordinaire ; l’un valorisant l’autre et créant une harmonie. »
Et cette harmonie, Pierre Sauvage ne la conçoit pas autrement que méditerranéenne, fidèle aux racines de Casa Lopez. Le sud, sa lumière, les couleurs de la nature… l’inspirent. Et la faïence est sa matière de prédilection pour traduire cette inspiration en objets.
« On voit dans la faïence le côté brut de l’artisanat, qui me séduit. Chaque nouveau fabricant permet de découvrir une nouvelle technique, et c’est toujours un mélange de sophistication et de simplicité. Cette idée de l’art populaire me plaît. »
Un art populaire qu’on retrouve dans les motifs imaginés et les couleurs choisies par Pierre Sauvage, notamment pour illustrer sa collection de seaux à glace.
Quand on demande à Pierre Sauvage quel objet représente le mieux l’esprit de Casa Lopez, il répond d’ailleurs : « Le seau en faïence ibérique, dont le motif est un entrelacs végétal parsemé d’oiseaux, qui est l’emblème de Casa Lopez. Cette pièce est à la fois un seau et un vase. J’aime le fait qu’il puisse être utilisé de différentes manières, et qu’il soit à la fois singulier et discret. »
Cette discrétion, cultivée comme un secret, n’en restera pas un longtemps. Pas tant que Casa Lopez poursuivra sa route sur le chemin d’un succès annoncé.